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Des territoires aux Grandes Ecoles (ENA - IRA - INET)

Formations - Concours

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21/01/2021

Trois membres de l'Association DTGE  (Des territoires aux Grandes Écoles) ont présenté  leurs parcours aux étudiants de l’université Toulouse capitole, ce mardi 12 janvier 2021. Tous trois ont réussi le concours d’entrée à une grande école et sont aujourd’hui hauts fonctionnaires. Témoignages. 


Quel est votre parcours (cursus, postes antérieurs) ? 

Cyprien Canivenc, ancien élève de l’ENA 

Après avoir réussi le concours de l’ENA, Cyprien est formé pendant 2 ans avant de rejoindre la Cour des comptes où il contribue à la rédaction de rapports. Il est originaire d’Albi où il a fait toute sa scolarité avant d’intégrer une CPGE Eco. à Fermat, puis Cachan et HEC Paris


Xavier Leibar, ancien élève de l’INET

Originaire de St-Jean-de-Luz et très bon élève au lycée, Xavier a intégré l’IEP de Bordeaux dans un parcours métiers du Politique, puis un master en alternance dans les ressources humaines (Paris II). 

Xavier a suivi une prépa concours à Paris Dauphine en 2018.  Il réussit le concours en 2019 et termine sa formation à l’INET en octobre 2020 avant de rejoindre la région Ile-de-France en tant que contrôleur de gestion. 


Jean-Thomas Eldin, ancien élève de l’IRA

Originaire de Lorraine, Jean-Thomas a d’abord obtenu une Licence d’AES à Nancy puis un master Management des administrations publiques à Poitiers. 

De 2015 à 2018, il est chargé de mission Politique jeunes à la DIRECCTE (Ministère du travail). 

Cette expérience lui permet de passer le concours des IRA en interne en 2018. 

A l’IRA de Nantes, Jean-Thomas est formé et effectue plusieurs stages en tant qu’attaché d’administration :

  • 2 mois, à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) à Orléans,
  • 3 mois, à la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) en région parisienne
  • 1 ans de formation à l’IRA de Nantes. 
  • En septembre 2019, il intègre le Ministère de l’Économie et des Finances à Bercy en tant qu’acheteur public. 


Mieux vaut se « lancer » directement après la licence ou plus tard ? 

En théorie, ces concours sont accessibles après un bac+3 mais en pratique, la majorité des candidats sont titulaires d’un Master. D’ailleurs, nombre d’entre eux ont suivi un master « de cœur » et ont fait en plus un master 2 « préparatoire ».  Cela paraît ambitieux de se lancer avec une licence ! D’autant que pour rentrer à l’INET par exemple, il n’y a que 3 tentatives possibles. 


La filière AES est-elle un atout ? 

La filière AES apporte un raisonnement pluridisciplinaire et un socle de connaissances juridiques, ce qui constituent de bonnes bases. 


Quelle filière d’études recommanderiez-vous ? 

Ces concours sont pluridisciplinaires et ils n’ont pas vocation à recruter des spécialistes. Au contraire, ces écoles sont à la recherche de généralistes qui comprennent les grands enjeux de ces disciplines. D’ailleurs, il n’est pas rare d’avoir une mauvaise note sur nos matières de spécialité lors d’un concours, justement par ce que l’on manque de hauteur.  Il faut comprendre aussi que les épreuves sont complétement différentes des cours, car les attendus sont différents. La formation est déconnectée des concours ! Ces écoles sont davantage à la recherche de candidats qui ont une certaine plasticité intellectuelle, ce n’est pas une question de filière d’études. 


Avez-vous suivi une prépa concours ? 

Il faut d’abord préciser que les concours d’accès à la fonction publique sont gratuits. Il existe de nombreuses préparations : les prépas rattachées aux universités, aux IEP, des masters spécialisés, les prépas privées…avec des frais variés. Pour les étudiants boursiers, il existe aussi les CPI (Classes Préparatoires Intégrées) aussi appelées Classes Préparatoires Egalité des Chances.

Cyprien Canivenc, ancien élève de l’ENA 

Cyprien a suivi la prépa de la Sorbonne qui accueille environ 150 étudiants par an. Mais il en existe bien d’autres : Sciences Po Paris, le CPAG de l’IEP de Toulouse, ou autres CPAG ou IPAG…

Xavier Leibar, ancien élève de l’INET

Xavier a suivi la prépa de Dauphine qui n’est pas spécialement « renommée ».  Il existe aussi la prépa de Paris I ENS, celle de Sciences Po Paris, ou dans les autres IEP.

Jean-Thomas Eldin, ancien élève de l’IRA

Beaucoup de candidats viennent de Sciences Po Paris, et la plupart des candidats ont un Master 2 dans le droit ou l’économie ou en sciences politiques. 





Comment avez-vous organisé vos « révisions » ? Quels sont vont conseils ? 

Il faut avoir de l’endurance, de la précision, de l’envie, y croire et garder le cap ! Ces concours requièrent un gros volume de connaissances et d’appréhender la méthodologie propre aux épreuves administratives.

Xavier Leibar, ancien élève de l’INET

Il conseille de choisir un ou 2 ouvrages de références par disciplines (10 en tout), de le ficher rapidement, puis d’augmenter ses références, son corpus en suivant l’actualité.  Xavier révisait de 9h à 12h et de 14h à 20h du lundi au samedi et le dimanche de 15/16h à 20h. Il consacrait une demi-journée par discipline. C’est un rythme qui nécessite beaucoup d’engagement et qui a forcément une incidence sur la vie personnelle. Le soutien de son entourage est aussi très important. Après une préparation aussi intense, il ne faut pas hésiter à se présenter à la fois le concours de l’INET et de l’ENA qui ont un programme et un format similaires.  C’est ce que font beaucoup de candidats. Et en général, les admis aux 2 concours optent plus souvent pour l’ENA, c’est l’« effet de report », qui rajoute de la difficulté à intégrer la prestigieuse école.  Il y a en général, peu de « touristes » compte-tenu de la durée des épreuves ! Penser aussi à préparer l’oral en même temps que l’écrit car les épreuves s’enchaînent assez rapidement.

Cyprien Canivenc, ancien élève de l’ENA 

Cyprien rejoint Xavier pour l’organisation même si chacun à sa propre méthode.  Il s’est aussi imposé un rythme soutenu de révisions à hauteur de 12h par jour.  Il faut commencer tôt la préparation.


Quelles qualités faut-il avoir pour réussir ces concours et devenir haut fonctionnaire ?

De manière générale, si l’on souhaite s’engager dans une carrière dans la fonction publique, il est nécessaire d’avoir certaines valeurs comme le sens du service public et de l’intérêt général

Ce sont des fonctions très prenantes, qui nécessitent un certain engagement. 


Faut-il avoir et exprimer une sensibilité politique pour accéder à ces postes ?

Il ne faut surtout pas exprimer de jugement politique lors des concours ou une fois en poste. Le fonctionnaire a un devoir de neutralité et de réserve. Il n’y a pas pour autant de censure. En revanche, c’est tout à fait différent pour occuper des emplois fonctionnels dans la fonction publique territoriale. Les managers, directeurs généraux et directeurs généraux adjoints sont étroitement liés aux idées politiques pour lesquelles ils travaillent. 


Faut-il être mobile ? 

Il faut avoir en tête qu’il existe de nombreuses passerelles au sein de la fonction publique et que les agents sont mobiles dans les différentes administrations. L’avantage dans la fonction publique, c’est de pouvoir être au cœur de politiques publiques différentes et de pouvoir les explorer tout au long de sa carrière.

Cyprien Canivenc, ancien élève de l’ENA 

Beaucoup de postes à la sortie de l’ENA sont situés en région parisienne, au sein des Ministères centraux notamment (Culture, Finances, Education), mais il y a aussi des postes ailleurs dans la fonction publique d’Etat (tribunaux administratifs, le Conseil d’Etat, en préfecture comme directeur de cabinet… ). Une fois en poste, il est aussi possible de demander une mobilité tous les 2/3ans.

Jean-Thomas Eldin, ancien élève de l’IRA

A la sortie des IRA, 50% des postes sont en Ile-de-France et 50% répartis sur l’ensemble du territoire au sein des Directions régionales ou départementales. 

Xavier Leibar, ancien élève de l’INET

De fait, dans la fonction publique territoriale, à la sortie de l’INET, il y a davantage de mobilité et de proximité avec les territoires. 

Dans la FPT, c’est une spécificité, il appartient au lauréat du concours de rechercher son propre poste. Il faut être recruté (au risque de perdre le bénéfice du concours au bout de quelques années). Le site www.emploi-territorial.fr recense pratiquement toutes les offres d’emplois. 

L’avantage de la FPT, c’est qu’on peut facilement débuter près de chez soi.


Peut-on travailler dans le domaine de la santé après l’ENA ? 

Cyprien Canivenc, ancien élève de l’ENA 

Oui, il y a quelques postes au sein de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales), de la DSS (direction de la sécurité sociale) ou directement dans les bureaux des ministères…


Comment intégrer les autorités indépendantes ? 

Cyprien Canivenc, ancien élève de l’ENA 

Dans les finances publiques, l’Autorité de la Concurrence recrute des contractuels pour des compétences très spécifiques. Quant au Haut Conseil des Finances Publiques, c’est une petite équipe de 5 personnes. 


Quels sont vos salaires ? 

Après la réussite au concours, en tant que stagiaire de la fonction publique, la formation en école est rémunérée autour de 1 500/1 600€.

Les salaires de tous les fonctionnaires comprennent des indemnités et des primes. Les indemnités sont fixées par des grilles indiciaires qui varient en fonction du statut (corps d’emploi, catégorie) et qui évoluent avec l’ancienneté de l’agent. 

Les primes dépendent du statut et des fonctions de l’agent (cf. circulaire RIFSEEP). 

A la sortie de l’ENA et des IRA, le salaire net varie entre 3 et 4 000 € net en fonction du ministère.

A la sortie de l’INET, le salaire net varie entre 3 et 4 000 € net : Environ 1 800 € et l’équivalent en prime.  Mais les primes ne comptent pas pour la retraite…


Le SUIO-IP remercie les membres de l’Association DTGE pour leur intervention. 


Pour en savoir +  

Dossiers du SUIO-IP à télécharger sur notre catalogue

Intégrer la Fonction Publique / cote 410 PUB

ENA / cote 422 PUB

Concours de IRA pour devenir Attaché d’administration / cote 422 PUB

Administrateur Territorial / cote 441 PUB







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